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Pour un leadership incarné

Posté le 05 Juil 2021

Une perception Gestaltiste du leadership :
Incarner son être pour impacter son environnement
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Par Christèle HEURLIN pour Époké

En pensant cet édito, une phrase de Julien Gracq chemine en moi : « Il y a derrière chaque acte, un sillage, une trace qui s’élargit ».
Ces mots, affichés sur la façade de la médiathèque d’une commune de Bretagne résonnent ce matin lorsque je pars pour une mission dans l’industrie, auprès de chefs d’équipe. Ensemble nous travaillons au développement de leur leadership.
J’ai moi-même été managée puis manager. Depuis 12 ans, j’accompagne des managers, des managé(e)s… Ce leadership, chacun tente de s’en saisir comme le graal vers la réussite. La performance de nos entreprises serait-elle alors assurée par la performance du leadership ? Pour reprendre les mots de Julien Gracq, je sais combien les traces de l’expérience managériale s’inscrivent en chacun de nous et viennent à leur tour teinter notre posture et nos comportements au travail.
En tant que leader, nous sommes dans cet acte de transmission, un acte social et humaniste qui vient renforcer, donner du sens à notre action ou parfois au contraire détruire le lien qui permet le travail.
Avant d’aller plus loin, je vous propose de reprendre la définition usuelle du leadership. :
Selon Robert House : « Le meneur est désigné par ses pairs, pas le chef. Le leadership est défini comme la capacité d’un individu à influencer, à motiver, et à rendre les autres capables de contribuer à l’efficacité et au succès des organisations dont ils sont membres ».
Mon expérience montre que la Gestalt offre à chacun une formidable voie de développement : devenir un acteur incarné de l’entreprise.
Cette vision singulière du leadership dans les organisations est l’opportunité pour chacun de développer sa puissance et impacter son environnement en responsabilité. Déployer des relations saines et authentiques, (nous parlons alors d’agressivité saine), va alors permettre à l’individu, d’orienter son énergie au service de l’intérêt collectif, la raison d’être de l’entreprise. Lors de nos interventions, nous accompagnons chacun dans le développement des compétences clefs attendues dans ces temps troublés :
• Être centré sur sa manière d’être en contact, avec les autres en situation. Faire alors de sa qualité de contact un atout pour donner envie d’agir ensemble,
• Avoir conscience de sa singularité et l’assumer. Être souple dans sa manière d’être, parfois dans ses polarités, en fonction des situations,
• Porter une parole qui prend en compte sa pensée, ses émotions comme ses ressentis corporels,
• Construire le sens de son action sur l’évolution du monde, le rôle des organisations et la place de l’homme.
Et mes chefs d’équipe de l’industrie dans tout ça ?
Ils sont là, en présence et dans le dévoilement.
Dans notre posture de coach gestaltiste, nous sommes à côté d’eux, en soutien. Je leur propose des expériences corporelles, des partages qui leur permettent de prendre conscience de leur manière singulière d’être en contact. Nous expérimentons ensemble de nouvelles formes dans la relation et osons la transformation de leurs vulnérabilités en force.
Alors, progressivement, ils trouvent leur sécurité dans le collectif, ils affirment leur position et leurs désaccords dans la confrontation saine.
Par le contact, ils développent leur puissance d’être, ils impactent le collectif et l’organisation et trouvent ainsi leur place et leur légitimité. Si c’est ça le leadership, alors ce sont des leaders incarnés.
Le leadership vue par la Gestalt, c’est du vivant, de la puissance, c’est cette perception qui se transmet et rayonne dans l’environnement